Monero et DarkCoin ont une mauvaise réputation en tant que cryptomonnaies très populaires parmi les cybercriminels. Les raisons de cette popularité se cachent dans leurs détails techniques et certaines particularités historiques.
Monero et DarkCoin: un bref historique
En 2013, alors que Bitcoin avait moins d’un an, un nouveau venu dans le monde des cryptomonnaies a introduit un produit qui allait changer le paysage monétaire: DarkCoin. Cette monnaie numérique ne fonctionnait que sur Tor, un réseau de serveurs agissant en substitut à Internet traditionnel. Elle utilisait une technologie distincte appelée DarkNode. Bien que cette monnaie numérique ait gagné en popularité au cours de ses premières années d’existence, elle est progressivement devenue la cible de voleurs et de pirates. Pour éviter l’augmentation du nombre d’attaques, le créateur de DarkCoin a rapidement décidé de basculer la base technologique de DarkCoin vers SHA-256, une technologie éprouvée utilisée par Bitcoin.
Logotypes Monero et DarkCoin
À peu près à la même époque, une monnaie qui avait déjà été lancée, Monero, prenait une position indépendante sur le marché. Utilisant le même algorithme SHA-256 depuis le début, elle offrait un haut niveau de confidentialité des transactions. De plus, les créateurs de Monero ont également appliqué des techniques d’obscurcissement des transactions. En plus de cela, Monero utilise ce qu’on appelle des signatures en cercle, ce qui rend les transactions beaucoup plus difficiles à tracer1. Ces avantages ont joué un rôle important pour attirer les utilisateurs vers cette monnaie, mais ils se sont ensuite révélés être une malédiction.
Pourquoi les cybercriminels les choisissent-ils ?
Les deux monnaies se sont révélées être des succès et ont suscité une forte demande de la part des utilisateurs. Elles sont durables, ont un taux de hachage stable, et sont donc utilisées comme un investissement cumulatif. Le plus grand avantage de Monero et DarkCoin (par rapport à BTC) est la vitesse de transaction. Les deux altcoins utilisent de petits blocs de transaction, ce qui leur permet d’être “minés” beaucoup plus rapidement et avec l’utilisation d’un matériel beaucoup moins puissant. En comparaison, atteindre le taux de hachage approprié sur BTC nécessite environ 10 fois plus de puissance de calcul.
Prenons les faits en considération. Historiquement, ces monnaies ont été les premières alternatives à Bitcoin. Elles présentent à la fois un minage facile et une haute sécurité. Les corrompus, les trafiquants de drogue, les développeurs de ransomware et les affiliés – tous ont toujours été intéressés par des monnaies telles que Monero ou DarkCoin. Les développeurs de virus de minage de cryptomonnaie ont porté leur attention sur ces monnaies en raison de la simplicité du minage. Comme elles peuvent être minées même sur un processeur, il est très facile de créer une ferme de minage de cryptomonnaie efficace: il suffit d’injecter le logiciel malveillant de minage dans des centaines d’ordinateurs et de les connecter à un réseau unique.
La mauvaise réputation a entraîné de mauvaises conséquences pour Monero et DarkCoin
Il est bien sûr impossible de faire disparaître une cryptomonnaie en la interdisant. Leur nature décentralisée leur permet de continuer à fonctionner même si elles sont interdites dans tous les pays. Cependant, il est assez facile de réduire le prix de ces cryptos en les interdisant sur les principaux marchés. Ripple est un exemple parfait de ce qui peut arriver si l’on s’oppose aux autorités réglementaires gouvernementales.
Variation du prix de XRP après le conflit avec la SEC (le croisement est à la date de l’accusation)
Monero et DarkCoin ont été sanctionnés parce qu’ils sont massivement utilisés par des cybercriminels. Les bourses de cryptomonnaies sud-coréennes, en collaboration avec le régulateur local – la Financial Services Commission – ont envisagé de retirer de la cotation à la fois XMR et DASH. Ils justifient cette décision par le fait que l’une des catégories les plus massives d’utilisateurs de ces monnaies sont des cybercriminels. Le blanchiment d’argent, les attaques de ransomware, le minage de cryptomonnaie – toutes ces actions illégales susmentionnées ont été exposées au public.
En particulier, Monero est connu comme une monnaie de prédilection du groupe de rançongiciels REvil. Un gang infâme qui a été suivi et démantelé au cours des six derniers mois a utilisé XMR comme cryptomonnaie pour recevoir des paiements de rançon. Il n’y a rien de mal à utiliser ce jeton de cryptomonnaie pour des paiements réguliers – mais voulez-vous être associé à des criminels ? Beaucoup de médias bien connus ont fait de fortes déclarations sur XMR et DASH – les qualifiant de “monnaie de la fraude” ou de “portefeuille de logiciels malveillants”. Bien sûr, cela ne dévalorisera pas ces monnaies, mais moins de personnes voudront les utiliser à des fins quelconques.
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